Avis d'intervenant : "On y suit une formation sur des sujets avec de vrais débouchés" X. Milin

Quel est votre poste actuel ? Quelles missions remplissez-vous ?

Je dirige Basics Finance, une société que j’ai fondée et qui accompagne les dirigeants sur les problématiques financières à travers la mise en place d'outils de reporting et d’outils opérationnels pour les sociétés assez jeunes et, pour les sociétés plus matures, à travers la définition de stratégies sur des problématiques de financement comme le développement à l'international, les levées de fonds, etc. Je propose donc mes services à des start-ups très early stage jusqu’à de grands groupes comme Areva. Mais j’interviens dans des sociétés qui, en moyenne, ont levé entre 1 à 10 millions d’euros et n’ont pas encore besoin de directeur financier à plein temps. Mon job consiste à mettre les choses au carré pour préparer l’arrivée d’un directeur financier à terme. Je suis donc supposé rester entre trois mois et deux ans. J'interviens également depuis trois ans et demi chez Paris&Co où je suis en charge des startups Fintech.

Quelles ont été vos expériences précédentes ? En quoi ont-elles nourri votre parcours ?

J’ai débuté dans l’informatique de gestion. J’ai réalisé des audits pour IWC et Price. Je suis ensuite parti chez un de nos clients : Ciel, éditeur de logiciels de comptabilité, où j'ai rejoint la direction financière. Cela a été particulièrement intéressant du fait du contexte de retournement de la boîte : la société fonctionnait bien mais essuyait beaucoup de pertes, ce qui a conduit à une transformation du business. De la vente de logiciels en boîtes, on est passé à un modèle totalement différent en transformant la licence pure en un modèle de service avec abonnement. J'ai ensuite continué ma carrière dans le même groupe chez SAGE où, dans un contexte de fort développement des activités, j'ai pris et construit la direction financière du groupe sur l'ensemble de l'Europe et l'Asie. Cela a été pour moi l’occasion de réaliser de nombreuses acquisitions où je portais un soin particulier à l’intégration des nouvelles sociétés au sein du groupe. J'ai beaucoup voyagé, découvert d'autres cultures. Je suis resté environ 15 ans à ce poste avant de partir à l'INSEAD pour me rafraîchir les neurones.

Je me suis rendu compte sur les bancs de l’école que j'avais envie de monter mon business et d'être directeur financier pour de petites boîtes. Voilà un bref résumé de mon parcours professionnel. Je ne l’ai pas vécu comme une source d’enrichissement, même s’il l'a forcément été. Ce qui enrichit avant tout, ce sont les rencontres, qu’elles soient professionnelles ou personnelles, au travail ou dans le domaine artistique (je suis collectionneur d’art), ou avec les étudiants de la Web School Factory. L’enrichissement vient aussi de l'expérience et de l’expertise que l’on acquiert avec le temps.

Qu’est-ce-qui vous plaît dans votre métier ? Qu’est-ce-qui vous attire/vous a attiré ?

Ce qui me plaît, c’est de travailler sur des projets nouveaux tout le temps. Je passe de l’éolien à la start-up Fintech, de la société spécialisée dans le blockchain à la start-up médicale. La diversité, les projets étonnants sont mon moteur. Cependant, mon travail est loin d’être appréciable en tous points. Par exemple, je suis en temps partagé/partiel, et, de ce fait, un directeur d’entreprise attendra de moi une présence à 1000% quand je suis chez lui. Or, quand on est dans une grosse structure, on n’est pas obligé d’être à 1000% tout le temps. Il y a donc une pression significative à gérer. Le fait d’être à son compte est également contraignant car oblige à être toujours en veille pour trouver de nouveaux clients. Je suis financier à la base et pas commercial et ne suis donc pas dans un modèle de chasse du client. Il faut dire que jusqu’à présent, le bouche-a-oreille a bien fonctionné. Mais c’est vrai que cela peut être compliqué lorsque les missions se terminent. D’autant plus, que lorsque le carnet de commandes est plein, on refuse des missions.

Quel type de mission remplissez-vous à la Web School Factory ?

Je donne des cours de comptabilité et de finance en 2ème et 3ème année à l’ensemble des étudiants ainsi qu’un module sur la levée de fonds à destination des étudiants de 3ème année en majeure Marketing. Anne Lalou, que je connais depuis 2012, est venue me voir en m’expliquant qu’elle souhaitait que les étudiants de la Web School Factory aient des compétences en finance et en comptabilité même si elle était bien consciente que que ce n’était pas forcément un sujet qui allait les enthousiasmer. Ce cours a donc été conçu comme un challenge : faire de la finance et de la comptabilité des sujets qui captent l’attention des étudiants et qui leur permettent d’acquérir un minimum de compétences.

Je n’avais pas d’idées préconçues de ce que j’allais faire et, en 3 ans, mon cours a pas mal évolué. J’ai vu ce qui fonctionnait ou pas et ai adapté le cours en fonction. Mon objectif n’est pas de faire des étudiants de futurs experts comptables mais de faire en sorte, pour les futurs entrepreneurs, qu’ils soient en mesure de parler à leur expert comptable et de le comprendre. Pour les autres, il est également important qu’ils comprennent les comptes de la société dans laquelle ils travailleront, qu’ils soient capables de prendre en compte l’aspect financier dans une préparation de business plan sur un projet. Mon objectif n’est pas plus ambitieux que cela, mais en réalité, ça l’est déjà. J’essaie de rendre mes cours les plus interactifs et vivants possibles. Je n’ai pas encore testé le reverse mentoring, mais c’est quelque chose que j’aimerais essayer avec eux.

"Ce que j’apprécie particulièrement chez les étudiants de la Web School, c’est leur énergie, leur investissement : ils sont très ouverts, toujours dans l’interaction."

Xavier Milin - Intervenant en finances et comptabilité

Comment se déroulent les cours ? De quelle façon travaillez-vous ?

Pour le cours de finance, en 3ème année, nous travaillons sur un projet « copy cat », soit une adaptation en France d’un projet qui existe à l’étranger. J’interviens sur l’aspect financier et je les coache sur leurs projets. Mais cela va plus loin que la finance la plupart du temps. J’essaie de leur faire comprendre que la finance est la conséquence de tout le reste. Un Business plan est comme un entonnoir et au bout, il y a les chiffres qui doivent sortir. Un Business model, la durée d’un projet R&D : tous ces éléments ont un impact direct sur la finance. Tout a une conséquence financière. Je leur montre une autre image de la finance pour en faire quelque chose qui ne soit pas trop ennuyeux. Et ça marche ! Même si de temps en temps il y en a un qui s’endort. Mais c’est beaucoup moins pratique avec les nouvelles chaises. Ils tombent et se réveillent ;)

Le module sur la levée de fonds, à destination des 3ème année majeure Marketing, est un peu différent. Je leur fournis en amont tous les éléments de cours, dont de la vidéo, et je vais avec eux plus en profondeur, plus en détail. J’essaie de les mettre en situation, de façon concrète. Je les fais travailler en équipe en leur demandant de travailler soit sur leur projet "in real life" s’ils ont déjà une boîte ou alors sur un projet qu’ils connaissent bien et je leur demande de préparer un pitch pour une levée de fonds. L’examen final est d’ailleurs un oral où ils me pitchent le projet et où je leur pose des questions.

"Le travail en mode projet est en effet l’une des forces de la Web School Factory. Il y a une dynamique de groupe épatante. On y suit une formation sur des sujets avec de vrais débouchés."

Xavier Milin - Intervenant en finances et comptabilité

Que pensez-vous du profil des étudiants de La Web School ? Y a-t-il des caractéristiques communes aux étudiants de la Web School Factory ?

Je trouve les étudiants de plus en plus studieux. Mas pas de plus en plus scolaires ! Ce que j’apprécie particulièrement chez les étudiants de la Web School, c’est leur énergie, leur investissement : ce sont des personnes qui bossent, qui ont déjà parfois monté leur boîte, qui font plein d’activités, sont présents à des salons, des évènements start-ups. Ils sont très ouverts, toujours dans l’interaction. En fait, ça m’inquiète même quand il n’y en a pas. Je suis le premier à les mettre en avant quand ils cherchent des stages. Je passe leurs CV avec une recommandation. Ce sont vraiment des profils très pertinents avec qui il est sympa d’échanger.

Pourquoi recommanderiez-vous cette école ?

Je recommanderai la Web School à quelqu’un qui a tout de suite envie de s’immerger dans des projets et qui aime le travail en équipe. Le travail en mode projet est en effet l’une des forces de la Web School Factory. Il y a une dynamique de groupe épatante. On y suit une formation sur des sujets avec de vrais débouchés. C’est une très belle aventure qui sera encore plus facile à expliquer dans un an lorsque la 1ère promo sera sortie diplômée et que l’on pourra mieux concrétiser les débouchés.

Enfin, je recommanderais la Web School Factory pour son équipe pédagogique. Bruno Faure tient et ses profs et ses élèves d’une main de fer. C’est très appréciable. On sait qu’on peut compter sur lui. Il sait être présent quand il faut et comprends aussi bien les problématiques des professeurs que des élèves. Il est d’ailleurs très à l’écoute de ces derniers. On sent que c’est une équipe pédagogique qui aime ses élèves. Mais c’est aussi une équipe pédagogique exigeante avec ses étudiants et avec elle-même. On n’arrête pas de créer des trucs, d’innover. Et on se remet en question tout le temps.