Votre fierté en tant qu’intervenant à l'école Web School Factory ?
Ma plus grande fierté, c’est sans aucun doute l’impression que j’ai de contribuer à une école construite sur les atouts de la génération qui arrive plutôt que sur les vestiges de la précédente. Ma deuxième fierté, c’est d’être là depuis le début du projet. J’ai un attachement particulier à La Web School Factory. Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles je suis fan de cette école.
Nous intégrons des élèves qui sont tout de suite dans la concrétisation, la réalisation. Ils sont affamés, ce sont des Gargantua de savoir-faire, de savoir-être, de savoir tout court. Le projet pédagogique porté par Bruno Faure est juste bluffant. La Web School Factory a changé et change encore mon regard sur l’enseignement.
Lors de l’un de mes premiers cours, un élève s’est endormi. Je n’ai pas l’habitude de ce genre de situation car j’ai beaucoup de présence en tant que professeur et une certaine autorité. Avant de le réveiller et de le renvoyer, je suis allé voir Bruno Faure qui m’a expliqué qu’il devait être très fatigué car, la veille, il avait eu une grosse présentation importante pour son projet d'entreprise. C’est à ce moment que je me suis rendu compte qu’il y avait ici un certain nombre d’étudiants qui étaient déjà des entrepreneurs. Je suis revenu dans la classe, il dormait encore. J’ai demandé aux élèves de ne pas faire trop de bruit pour ne pas le réveiller. Je me suis ensuite demandé comment bâtir mon intervention pour que les élèves, même très fatigués, restent éveillés. C’est une relation élève / professeur très différente de ce que j’ai connu ailleurs et qui me rend très heureux.
Que pensez-vous du profil des étudiants de La Web School ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
Les étudiants de La Web School Factory ont une ambition à faire. Je les vois comme des artisans du web, dans tout le côté noble de la chose. Ils ont le côté artiste, et le côté faiseur, ils sont dans le concret, le réel (même si on parle du numérique). Quand j’interviens dans des écoles de commerce, la préoccupation majeure, c’est « comment vais-je pouvoir compléter mon cursus pour avoir la formation la plus complète et la plus parfaite possible ». Ici, l’objectif, ce n’est pas la formation, c’est « comment je peux en retirer des choses tout de suite pour créer, développer mon projet professionnel ». D’ailleurs, de très nombreux étudiants de 4ème et 5ème année ont déjà créé leur startup.
Mais ce que j’apprécie particulièrement, c’est qu’au-delà du côté « just do it », il y a aussi un vrai programme pédagogique avec des valeurs, une éthique. Nous pourrions juste les accompagner dans leur idée, vouloir qu’il fasse des sous en s’imposant sur un marché, mais ça va bien au-delà.
Quand je viens ici, ce n’est pas une cure de jouvence, mais plutôt une cure de dynamisme. Si j’écoute la radio, je me dis que la France va mal. Quand je suis à La Web School Factory, je me dis qu’en fait ça va.
Pourquoi les professeurs devraient connaître la WSF et gagneraient à la faire connaître ?
Il y a beaucoup d’élèves avec de très bons potentiels qui n’entrent pas dans le système scolaire classique, des élèves brillants mais pas scolaires. Il y a des élèves que nous ne formaterons pas. Ils développent une personnalité, un mode de fonctionnement que nous pourrions qualifier de disruptif. Ils trouvent tout leur épanouissement à La Web School Factory.
J’ai été professeur de maths, et je le sais bien, dans toutes les classes, il y a 2-3 élèves pour lesquels nous nous disons qu’il a le potentiel pour faire ce qu’il veut mais nous savons pertinemment aussi qu’il ne fera jamais une prépa, qu’il n’arrivera pas à se plier au cadre. Souvent, les professeurs cherchent à les faire rentrer dans le moule mais c’est un gâchis énorme. Pour ceux qui ont besoin de faire, d’agir, de mettre en pratique pour que ça fasse sens, il y a des écoles qui existent et La Web School Factory en est un bon exemple. Certes, ils ne sortiront pas de l’ENA, mais ils n’en seront pas moins capables de transformer le monde.