Intervenant en WebDesign : Portrait d'Arthur Grosjean

Initialement, j’intervenais sur l’apprentissage de logiciels créatifs et de fil en aiguille j’en suis venu à enseigner le webdesign, le design d’interface ou d’interaction et plus récemment la direction Artistique. Je passe aussi beaucoup de temps avec les étudiants pour essayer de leur donner un avant-goût du monde professionnel. Mon enseignement passe par l'observation du monde afin que mes étudiants puissent s'adapter en permanence. Quel que soit le sujet.

Nos métiers changent chaque année. Pour la petite histoire, j'ai été d'abord formé au print puis à la sortie de mon Bac Pro, la bulle Internet explose et le travail n'est plus dans le print. J'ai donc fais une formation dans le multimédia pour devenir flasheur. À la sortie de ma formation, l'Iphone sort et le Flash n'avait plus lieu d'être. Bonjour la formation à la dure en autodidacte. Ainsi, j’ai axé tous mes cours sur un socle solide à savoir celui de la « débrouille » et d’apprendre que rien n’est absolu.

Ça soigne mon âme (rire). Plus sérieusement, j’ai commencé à enseigner à La Web School au sortir d’un burn out. J’avais l’impression de ne pas savoir faire mon travail et j’étais complétement paumé sur ce que je faisais quotidiennement. Le fait de parler avec des étudiants qui débutaient le métier m’a permis de faire une introspection sur ma propre expérience et de prendre du recul sur mon métier.

Actuellement, ça me permet de garder un lien avec la nouvelle génération qui connaît toujours de nouveaux outils ou des astuces. Ainsi, je considère mes cours comme un apprentissage mutuel. C’est d’ailleurs la première remarque que je fais aux étudiant : « On est dans le même bateau, je suis un professionnel et vous êtes de futurs professionnels, donc on va se parler et se respecter comme tel ».

Selon moi, La Web School est différente dans le sens où les intervenants ont tous une histoire qui les guide lors de leurs cours. Les étudiants ont affaire à des professionnels qui ne leur vendent pas de la théorie sans pratique derrière.

Mon autre expérience dans l’enseignement était à L’informatique pour tous à Paris 8ème où j’avais carte blanche sur ce que je voulais enseigner. La Web School fonctionne de la même façon mais il y a en plus une relation de confiance entre l’administration et les étudiants. J’ai pu parfois mal préparer une thématique et les étudiants ont toujours été bienveillants à me faire part de ce qu’ils aimeraient plus voir, ce qu’ils n’ont pas aimé. Si je tolère le fait qu’ils essayent mais ne réussissent pas, ils le tolèrent également avec moi. L’enseignement est donc différent car il est humain.

Les différences de culture en premier. Ils ont tous de nombreuses connaissances qui ne demandent qu’à être étalées. Je suis toujours étonné d’entendre ou de voir des étudiants utiliser un logiciel ou une technique je ne connais pas et qui montre une vraie curiosité pour les métiers auxquels on les forme.

Ensuite, les étudiants ont une vraie fougue, toujours prêts à déconner. Pour autant, quand il faut bosser, vous obtenez de vrais petits adultes qui sont concentrés dans leurs travaux et qui essaient de le faire le plus sérieusement possible.

Enfin, ces étudiants aiment comprendre comment sont faites les choses du monde.

Une seule ? hmmm … Ha si ! Je donnais cours de Webdesign en amphi… 3h de théorie et un peu d’histoire de l’art…de quoi être ennuyeux. Je regardais les étudiants en parlant et je les sentais fébriles, agités… Je commence donc à m'énerver pour avoir du calme et une petite voix se distingue de l’amphi en me disant : « Excusez-nous pour le bruit monsieur ! On est juste super excités par ce qu’on apprend et on a juste hâte de se lancer…Vraiment excusez-nous !»…. Ce jour là, j'ai eu l’impression d’avoir mis une baffe à un enfant désireux d’apprendre. J’ai dû finir le cours tout rouge de honte.

Et ce n’est pas une anecdote mais quel bonheur de voir les 2ème année entrer dans la salle de cours pour aider des 1ère année ou même se dire « c’est la pause, vous pouvez prendre l’air » et être tout seul à sortir…

Avant de devenir directeur Artistique, j'avais envie d'entreprendre beaucoup de choses comme créer un groupe de musique qui fusionnait du Sigur Ros avec du Slipknot, chose que j'ai réalisée. Performer en live m'a appris énormement notamment mon aisance devant un public. Aujourd'hui j'ai toujours un pied dedans grâce à ma pratique de l'accordéon et du bidon.

Et sinon je suis un grand fan de cuisine, de physique quantique et de psychologie, passions que j’essaye d’intégrer dans mon travail ou dans mes réflexions que je rédige ici.

Un grand merci à Arthur Grosjean pour son témoignage. Nos étudiants ont du talents, et nos intervenants sont inspirants !