La suite... Fraîchement diplômé, où feras-tu tes premiers pas de jeune actif ?
La suite, pour moi, elle se passe à la Société Générale où j'ai été embauché.
Cela va être passionnant car l’entreprise est en train de prendre un tournant majeur. Nous assistons aujourd'hui à une véritable restructuration de la direction de l’innovation dont je dépends. Le service a été récemment séparé en petites entités. Certaines existaient déjà, d’autres ont été créées comme la Start-up Agency qui réalise du sourcing de start-up. Le Plateau est devenu l’une de ces entités et notre équipe s'est agrandie.
Dans ce contexte, la Société Générale a lancé la création de hubs technologiques qui seront inaugurés prochainement. Le principe est simple : répliquer le modèle du Plateau pour faire travailler ensemble des personnes sur un même projet en les faisant sortir de leur environnement habituel.
De par l’émergence de ces nouveaux lieux, l’agrandissement de l’équipe et les 8 mois d'existence du Plateau, il apparaît nécessaire de dresser un bilan du chemin parcouru, de se remettre en question et d'évaluer le potentiel virage à effectuer. C'était l'objet d'une grosse journée d’atelier animée par notre partenaire : Make Sense le 20 juin. L’objectif était de redéfinir le rôle du lieu, les missions et objectifs du Plateau.
Forcément, mes rôles et mes missions vont être amenées à changer. Il est déjà prévu de recruter un stagiaire et un alternant de La Web School Factory. Ce dernier prendra en charge la partie administrative dont je m’occupe en ce moment. Quant à moi, j’ai vraiment envie de me concentrer sur deux choses qui me semblent particulièrement importantes et sur lesquelles j’ai déjà travaillé :
- Continuer à pousser de nouvelles méthodologies de travail en collaboration avec nos partenaires
- Travailler sur le rayonnement du Plateau afin qu'il devienne un tiers lieu à part entière, qui ait sa légitimité et sa crédibilité dans l’écosystème de l’innovation
Quel regard portes-tu sur cette expérience en alternance à la Société Générale ?
Mon choix de faire mon alternance à la Société Générale a été un très bon choix. D'abord, parce qu’en étant alternant, je suis un salarié à part entière de l’entreprise. On se rend compte de la vie d’un grand groupe et on réalise ce que l'on peut apporter, notamment en matière de formation. L'alternance permet aussi d’évaluer avec justesse quel est le rythme de travail sur le long terme. Elle permet de se projeter beaucoup plus. On a le temps de tisser des relations avec bon nombre de collaborateurs. On prend progressivement sa place dans cet écosystème particulier qu’est celui de son entreprise. Sur une année, on peut réellement apprendre comment fonctionnent les entités, comment elles travaillent. Sur un stage de 3 mois, on a à peine le temps d’apprendre les acronymes.
Cette alternance a aussi représenté un changement majeur par rapport à mes expériences professionnelles précédentes. J’avais jusqu'alors travaillé dans des petites structures où il y avait beaucoup à créer avec un budget quasi inexistant. On apprend alors le système D, la débrouille, et à faire les choses sans budget. Arriver ensuite dans un grand groupe, faire les choses que l'on a envie de faire avec du budget et des moyens est hyper satisfaisant. On est plus performant et moins frustré, c’est un vrai kiff !
Quels seraient les grands enseignements que tu retires de cette expérience ?
Cette année m’a permis de prendre conscience que j’étais assez mûr pour arriver sur le marché du travail. Ça fait toujours peur de quitter son école. On ne mesure pas forcément ses compétences et ses capacités, pensant à tort qu’elles ne sont pas en parfaite adéquation avec le marché du travail et avec ce que l’on attendra de nous en entreprise. Le fait d'être en alternance et de travailler permet de constater qu’on est au niveau et qu’on est prêt. Je me suis même mis à préférer mes semaines au travail à mes semaines à l’école. J’ai l’impression d’être plus utile et j’ai le sentiment que j’apprends plus au boulot qu’en cours. Je pense que cela signifie que je suis véritablement prêt à quitter l’école.
Autre enseignement tiré de cette année, il s’agit de quelque chose dont j’ai pu faire l’expérience durant les 5 années passées à La Web School : l'importance et la puissance de l’intelligence collective. C’est à mon sens l’énorme force de cette école, et peut-être particulièrement de notre promo qui est très soudée. Nous sommes un groupe qui partage. Aujourd’hui, si l’on arrive à rester au top en terme d’innovation alors qu’énormément de choses se passent tout le temps et partout, c’est parce que chacun fait sa veille dans son coin et le partage auprès de tous dès qu’il trouve quelque chose qui pourrait intéresser les autres. Cela nous permet d’être tout le temps au courant de tout quasiment au moment même où ça se passe. C’est une force immense qui nous permet d’être à jour constamment.
La tâche la plus difficile ?
Sans hésitation : réussir à bosser son mémoire en rentrant de sa journée de travail.
Le moment le plus satisfaisant de cette année ?
Je dirais l’Antiforum, qui a été l’occasion pour moi de me retourner sur ce que j’ai fait ces 5 dernières années. J'y ai eu le sentiment profond que mon travail et mes compétences étaient reconnus : de la part de mes collègues qui étaient sur place, mais aussi de l’équipe pédagogique, et de la part des étudiants qui étaient là.
Que t’as apporté La Web School lors de ton alternance ?
La Web School Factory m’a apporté une très forte reconnaissance dans ma boîte. Quand je suis arrivé, ce nouveau type d’école n’était pas encore très connu et les collaborateurs de la Société Générale n’étaient pas encore sensibilisés à des profils comme le mien. Ça m’a rendu très attractif. Au début de mon alternance, de nombreux collaborateurs sont venus me voir pour savoir quelle était mon école et ce que je savais faire. II y a une semaine encore, je présentais mon profil à des équipes de la banque privée de la Société Générale.
3 choses qui te manqueront lorsque tu auras quitté La Web School ?
Comme j’en ai parlé précédemment, l’intelligence collective et le fait de mettre en commun le savoir de toute la promo est quelque chose de très important pour moi. Il faudra que l’on réfléchisse sérieusement à comment l’on pourrait conserver tout ce que le groupe apporte à chacun en matière de veille.
Le staff de La Web School Factory aussi va me manquer. L’encadrement est exigeant mais aussi souple et intelligent. Le dialogue est toujours possible. Au début de la vie de l’école, j’ai été force de proposition sur plein de choses et j'ai pu constater que tant qu’on arrive avec des idées ou des propositions qui tiennent la route et qui relèvent plus de la solution que du problème, on se verra toujours répondre oui. Notre directeur pédagogique nous a souvent répété de toujours faire les choses sérieusement sans jamais se prendre au sérieux. Ça restera !
Les profs aussi ont été formidables. Parce que ce n’étaient pas des profs, ou plutôt ils étaient tellement plus que des profs : des professionnels, expert de leur domaine, avec une vraie stature pédagogique. Aujourd’hui, certains profs sont des associés d’étudiants, des employeurs d’étudiants, des amis d’étudiants. À La Web School Factory, un nouveau prof, c’est une nouvelle personne passionnante, un nouveau réseau à exploiter, avec de nouveaux contacts. Les profs sont totalement au service de leurs élèves. Ils se mettent à leur disposition, leur apportent tout ce qu’ils peuvent leur apporter. Ils sont très généreux.
Qu'est-ce que tu as appris à La Web School et que tu continueras à mettre en application dans ta vie professionnelle ?
J'ai appris à La Web School Factory une chose majeure : la capacité d’adaptation. Ça paraît un peu « bullshit » dit comme ça, alors je vais approfondir. On a travaillé pour des clients très différents les uns des autres : un grand groupe hôtelier, une banque, un petit site de gastronomie en ligne, la Fondation de France... Le fait de jongler de l'un à l'autre oblige à développer une capacité à se plonger dans un brief, un écosystème, une problématique, des enjeux propres à la boîte et à son secteur d’activité. Nous savons nous imprégner d’un sujet, en comprendre les enjeux et mécanismes pour proposer des solutions qui soient créatives, innovantes et ayant un fort impact. Cette capacité a tendance à étonner, voire impressionner les personnes qui considèrent un peu vite que l'on ne va pas saisir tous les tenants et aboutissants du problème.
Enfin, on m'a appris à La Web School à être un couteau suisse. Quand on est entré à La Web School, on nous a dit qu’on n'allait pas nous former à un métier car celui n'existait surement pas encore. La Web School Factory a tenu sa promesse. On ne nous a pas formé à un métier mais à comprendre les enjeux d’un secteur, d’une entreprise, sur une problématique donnée pour y apporter des solutions efficaces. Nous sommes aujourd’hui tout à fait capable de bosser dur (et bien) pour créer de la valeur, peu importe le métier.