Les premiers diplômés de La Web School Factory ont débuté en septembre leur carrière professionnelle. L’occasion de brosser le portrait d’anciens étudiants aujourd’hui plongés dans un monde du travail en pleine mutation, qu’ils participent à faire évoluer en inventant eux-mêmes leur métier. Dans des grands groupes, des petites structures ou en freelance, ils exercent les nouveaux métiers à responsabilités auxquels La Web School Factory les a préparé.
Rencontre avec Nicolas Tridemy, Leader Innovation à la Société Générale
Quel a été ton parcours à La Web School ? Peux-tu nous en dire plus sur toi ?
Après le bac, j’ai fait un an à Strate, une école de design avant de me réorienter vers La Web School Factory où j’ai choisi le Marketing comme majeure. J’ai beaucoup apprécié l’interdisciplinarité de l’école, la possibilité de partir à l’étranger au cours de la 4ème année (aux Pays-Bas pour ma part) et les nombreux projets auxquels La Web School nous permet de participer. Au cours de ma scolarité, j'ai remporté un hackathon avec un projet qui a donné naissance au chariot connecté pour le groupe AccorHotels. En dehors de mon cursus, je suis également un fan de séries et de cinéma, et pratique notamment l’Airsoft.
Maintenant que tu es diplômé, quel est ton métier et dans quelle entreprise ?
Je travaille à la Société Générale et l’intitulé de mon poste est « Leader Innovation ». Pour comprendre un peu mieux ce que je fais, il faut savoir que je fais partie de la Direction de l’Innovation et que je suis rattaché à deux entités différentes :
- Le Plateau : l’espace d’Open Innovation de la Société Générale
- L’Internal Start-up Call : un dispositif de lancement de 70 startups internes partout dans le monde.
Je travaille à la Société Générale depuis quelque temps déjà car j’y ai effectué mon alternance en 5ème année d’école. Je suis arrivé lorsque de nombreux projets se mettaient en place, avec beaucoup de choses à créer. Tout ce que j’aime faire ! Et j’y suis resté parce qu’il y a encore plein de choses à faire. À la fin de mon alternance, les missions du Plateau se développaient. Je suis resté car j’avais plaisir à travailler avec l’équipe et qu'ils souhaitaient également me garder. Je n’ai donc pas eu besoin d’aller chercher ailleurs. Il faut dire aussi que le Plateau est un endroit privilégié quand on veut travailler dans l’écosystème de l’innovation.
Que fais-tu exactement là-bas en tant que Leader Innovation ?
Depuis décembre, l’Internal Start-ups Call est ma mission principale et occupe environ 80 % de mon temps. Je consacre le reste de mon temps aux activités liées au Plateau.
L’Internal Start-ups Call s'occupe du lancement de 70 start-ups internes partout dans le monde. Les start-ups internes sélectionnées sont excubées chez des acteurs de l’écosystème pendant 6 mois pour accélérer leur développement. Au bout des 6 mois, les décideurs internes au groupe décident au cas par cas si le projet s’arrête ou s’il continue.
Je travaille depuis plusieurs mois sur la préparation de l’accompagnement et de l’accélération :
- coacher les start-ups interne avant la phase de sélection (avec une délégation pour certaines séances de coaching) ;
- mettre en place des grilles d’entretien et d’évaluation pour les sélectionner ;
- identifier les acteurs externes qui pourraient mettre à disposition de nos start-ups internes leurs expertises et leurs compétences.
Pour ce projet, je couvre non seulement l’Île-de-France mais aussi les régions et l’international. Les start-ups internes concernées sont réparties sur tout le globe et sont accélérés chez des acteurs locaux de l’écosystème.
En parallèle, j’ai mis en place des séries de formations pour les intrapreneurs, pour les accompagner du passage de salarié d’un grand groupe à startuper. Même chose pour les sponsors (membres du comité directionnel du groupe) que l'on accompagne sur le passage du rôle de Top Manager à un rôle de sponsor, d’investisseur, de mentor.
J’ai également participé à l’organisation d’un Hackathon sur les économies de l’informel en Côte-d’Ivoire, intitulé « L’arbre à palabres », du nom de l’arbre sous lequel les gens se rassemblent pour échanger. J’ai été sur place pendant 8 jours pour encadrer l’évènement, gérer l’environnement et coacher les start-ups panafricaine présentes. Je continue d’accompagner l’équipe gagnante qui a gagné un an de résidence sur le Plateau.
Quelles compétences et savoir-êtres acquis à l'école te servent au quotidien et dans tes prises de responsabilités ?
L’école m’a particulièrement bien formé à mon métier d’aujourd’hui car en fin de compte, j’ai travaillé à La Web School Factory sur des projets qui s’apparentent à mon job actuel. On travaillait en équipe et en autonomie sur le brief d’un client corporate qui nous soumettait une problématique sur un sujet d’innovation à fort impact. C’est ce que je continue de faire aujourd’hui.
L’enseignement de La Web School Factory m’a permis de connaître et comprendre les différentes étapes de vie d’un projet innovant. Ce qui me permet aujourd’hui de créer, avec des acteurs de l’écosystème, des programmes pour accompagner nos startups internes.
J’ai également pu m’appuyer sur le niveau d’exigence très élevé de La Web School Factory et je m’inspire encore de l‘accompagnement que j’y ai reçu lorsque je coache des start-ups. Je fais ce que les intervenants ont fait pour moi quand j’étais à La Web School Factory lors de travaux sur un projet.
On acquiert véritablement un solide bagage à La Web School Factory, notamment en matière de gestion de projet. Lorsque j’ai organisé le Hackathon « L’arbre à palabres » avec l’agence Bluenove, experte dans le domaine, je n’ai pas eu à rougir de mes compétences sur le sujet vis-à-vis d’eux.
Depuis ton entrée en poste quelle a été ta principale fierté ?
Au risque de me répéter « L’Arbre à palabres » a été un vrai challenge. J’avais auparavant coaché des équipes et monté des projets mais là je suis véritablement sorti de ma zone de confort : je n’étais pas familier du territoire, de la population, des enjeux, de la problématique. Tout était nouveau pour moi ! Je n’étais pas sûr d’apporter de la valeur aux équipes mais cela a finalement été un vrai succès. Les retours des startups qui y ont participé ont été très bons et très positifs sur ce que j’ai pu leur apporter.
Je suis aussi très fier de ce que j’accompli dans le cadre de l’Internal Start-ups Call. L’équipe est assez restreinte, on a le nez dans le guidon depuis décembre mais on avance ! En deux semaines, j’ai organisé 130 sessions de coaching de startups. Je dois encore former 64 membres du comité de direction d'ici deux mois. On avance pas à pas mais l’on met tout de même en place l’un des plus gros dispositifs de ce type en France, voire en Europe. Réussir à lancer 70 startups internes dans le monde dans le temps qui nous est imparti, avec les contraintes qui sont les nôtres, relève de l’exploit. Même si on ne s’en rend pas forcément compte... Ce sont les acteurs externes qui nous le disent en s’émerveillant du travail que l’on fait.
Une anecdote sur ton entrée dans le monde du travail ?
Pendant toutes nos études, on nous explique comment faire de bonnes présentations (belles slides, claires, agréables à visualiser, faciles à comprendre, etc.). Dans les grands groupes, les power point et keynotes sont systématiquement surchargés, illisibles, très laids. J’ai compris pourquoi quand j’ai commencé à interagir avec le top niveau.
Le Top management n’a pas le temps de lire les documents fournis donc l’intégralité du livrable doit se trouver dans les slides de présentation. De plus, les collaborateurs ont besoin de se rassurer avec des « slides musclés » face à un management qui considère que si votre slide ne comporte pas 70 bullet points, c’est que vous n’avez pas assez travaillé. En école, on a la culture : présentation + livrable. En entreprise, la présentation est le livrable. Il faut attendre d’avoir fait l’expérience du monde du travail pour se rendre compte d’une différence comme celle-ci.